« Elles marchent côte à côte, serrées l’une contre l’autre, avancent à petits pas vers jedu. La végétation les empêche d’aller plus vite. Elles ne se sont pas munies d’un coutelas, pour trancher les branches rebelles. D’ailleurs, elles ont tout leur temps. Il en est ainsi, lorsqu’on ignore où l’on va : point n’est besoin de se hâter... De quoi s’inquiéter quand on a tout perdu ? »
Dire, avec les mots les plus justes, l’interminable douleur de ceux qui restent après le départ du grand « poisson de fer » des étrangers aux « pieds de poule », tel est le mérite de ce roman de Léonora Miano. Rarement un roman a su nous faire vivre avec autant d’émotion le désespoir et le désarroi des familles frappées en pleine nuit par le feu prédateur des négriers.
Née à Douala (Cameroun) en 1973, Léonora Miano vit en France depuis 1991. L’Intérieur de la Nuit, son premier roman, est paru en 2005. Une dizaine d’autres ont suivi depuis lors, recevant de nombreuses distinctions littéraires. Son écriture s’attache aux expériences subsahariennes et afrodescendantes, les inscrivant dans la conscience du monde. La Saison de l’Ombre a reçu le prix Femina 2013.
Date de publication de la version panafricaine : 2016, 11,5 X 19 cm
Édition première en France : Grasset (2013)
Une coédition solidaire « Le livre équitable ».